- amativité
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⇒AMATIVITÉ, subst. fém.PHRÉNOL., vieilli. Impulsion à aimer, instinct de reproduction. La bosse de l'amativité (BOISS.8) :• 1. ... le phrénologue qui dit : amativité, combativité, sécrétivité, le fantassin qui dit : ma clarinette, le cavalier qui dit : mon poulet d'Inde, le maître d'armes qui dit : tierce, quatre, rompez, l'imprimeur qui dit : parlons batio, tous, imprimeur, maître d'armes, cavalier, fantassin, phrénologue (...) parlent argot.V. HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 189.• 2. La peau du front avait l'air comme tendue; un nez mince, très cartilagineux du bout, tombait obliquement sur des lèvres pincées; le menton était pointu, le regard fuyant, l'épaule droite trop haute.— « Retire ta calotte », lui dit son père. Bouvard glissa ses mains dans sa chevelure couleur de paille, puis ce fut le tour de Pécuchet, et ils se communiquaient à voix basse leurs observations :— Biophilie manifeste. Ah! ah! L'approbativité! Conscienciosité absente! Amativité nulle!G. FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 2, 1880, p. 159.• 3. Faut-il toutefois mettre au rang des symptômes qu'un psychologue pourrait découvrir dans l'espèce, une tendance à l'amativité que j'avais dès lors?P. VERLAINE, Confessions, 1895, p. 19.Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., QUILLET 1965.Prononc. — Seule transcription ds LITTRÉ : a-ma-ti-vi-té.Étymol. ET HIST. — 1836 phrénol. « instinct sexuel » (E.-J. T. THORÉ, Dict. de phrénol. et de physiognominie à l'usage des artistes, Paris, Libr. usuelle, p. 15 : Amativité ou amour physique. L'existence et la durée des espèces reposent sur cette fonction de l'organisme vivant [...] il n'en reste pas moins établi que le cervelet est l'organe de l'amativité).Dér. du lat. médiév. amativus, attesté dep. Albert le Grand, a) au sens de « qui aime, ami de » (De animalibus, 22, 41 ds Mittellat. W. s.v., 1, 539, 3 : cathus est animal ... pulcritudinis amativum), b) au sens de « qui a rapport avec l'amour, au sujet de l'amour » (Politica, 2, 1s, p. 99b, 38, ibid., 1, 539, 14 : in amativis sermonibus), c) au sens de « disposé à l'amour, amoureux » (Ethica, 8, 1, 3 p., 522b, 16, ibid., 1, 539, 10 : iuvenes facile amativi efficiuntur); suff. -ité; cf. subst. angl. amativeness, terme de phrénol. « amativité » dep. 1815 (SPURZHEIM, Physiogn. Syst., Pref. 9 ds NED s.v. : In the nomenclature of the propensities ... I have therefore adopted amativeness, like destructiveness), dér. de l'adj. amative, attesté au sens b de amativus dep. 1636 (EARL MANCHESTER, Contempl. Mort., 33, ibid. : [The soul's] amative vertues unite her to God), et av. 1678, amative powers « amativité » (WOODHEAD, Holy living [1688], 174, ibid. : The affectionate and amative powers).STAT. — Fréq. abs. litt. :2.BBG. — BAILLY (R.) 1969 [1946]. — BOISS.8. — LITTRÉ-ROBIN 1865.amativité [amativite] n. f.ÉTYM. 1836; lat. médiéval amativus « qui aime, ami de, disposé à l'amour ».❖♦ Psychol. (Vx). Besoin d'aimer, en tant qu'instinct de procréation.
Encyclopédie Universelle. 2012.